Ghjuvan Camegddu Nicolaï était issu d’une honorable famille de Carbini, il était cultivé, et à l’âge de vingts ans en 1863, il se trouva face à un impérieux devoir. Son frére aîné, Napoléon avait enlevé par amour une fille de Porto-Vecchio: Catherine Lanfranchi. Napoleon et Catherine s’aimaient, mais le père de la jeune fille exigea le retour de sa fille. Il porta plainte et fit condamner le ravisseur. Jugeant insuffissante la réparation accordée par les tribunaux, il déclara la vendette aux Nicolaï.
Un jour, il rencontra Napoleon dans un bois, et le tua. Il alluma un feu et y jeta son corps. Ghjuvan Cameddu qui avait entendu les coups de feu arriva sur les lieux et devant le corps de son frère, jura de le venger. Lanfranchi qui avait été traduit devant la cour d’assises de Bastia avait été acquitté et remis en liberté. Ghjuvan Cameddu alla se blottir dans une maison voisine de son ennemi à Porto-Vecchio, il y passa plusieurs jours à l’épier; au quatrième jour alors que Lanfranchi sortait sur la place pour dire aux gendarmes « Tout est en joie aujourd’hui même les bandits », il l’abattit de deux balles en pleine poitrine.
A partir de cet instant, il est bandit et condamné à vivre dans le maquis. Il éprouva une peine infinie à s’adapter à cette rude existence à laquelle il n’était nullement préparé. Joseph Canonici dit « Chalon » l’a caché à Talza dans le maquis, il dormait dans l ‘Oriu, grotte en pierre qui servait à stocker le blé.
Le 19 Avril 1888, il se rendit à une noce au château de la Testa, sous un déguisement de femme. Joseph Canonici lui conseilla de ne pas s’y rendre, mais Ghjuvan Cameddu était amoureux. Son déguisement fut découvert, et en voulant fuir, en sautant par une fenêtre du château, il fut abattu par les gendarmes.
A la Testa, près du château, se trouve l’endroit ou fut tué Ghjuvan Cameddu, des pierres en forme de croix marquent encore le territoire.